Robert_Schumann_1839

Sonate en sol mineur de Schumann

Robert_Schumann_1839Ce dimanche, j’ai travaillé la Sonate en sol mineur de Schumann. Le bicentenaire de sa naissance n’y est pas pour grand chose, une force irrépressible me poussant souvent à jouer sa musique. C’est un des compositeurs à me faire regretter de ne pas avoir le talent de la composition. Je me sens si proche de sa musique, elle exprime tellement mes propres sentiments qu’il me semblerait pouvoir l’écrire. Elle crie mes angoisses et mes luttes, pleure mes peines, célèbre mes joies ! Il faut la travailler avec toute sa vigueur et toute son âme. Elle vous épuise. Mais quel bien cela fait ! Car ensuite, on se sent purgé, vidé de ce trop-plein d’émotions qui nous asphyxiait. Les femmes aiment tout particulièrement interpréter Schumann : Clara Haskil, Magda Tagliaferro, Catherine Collard, Martha Argerich… Seraient-elles attirées par cette puissance vitale hors du commun ? Ou bien se reconnaîtraient-elles dans le caractère double de sa musique, tiraillée dans sa lutte entre Eusebius le doux, le rêveur, le nostalgique, et Florestan le fougueux ? Il est vrai qu’aujourd’hui, on reconnaît aux femmes cette dualité qui fait cohabiter combativité et vulnérabilité, élans exaltés et tendre retenue. C’est, entre autre, ce qui fait leur charme… Mais ce n’est pas de tout repos !